Bienvenue à Myawaddy, capitale mondiale de l’arnaque en ligne
Le documentariste chinois Wu Dong, qui travaille à Myawaddy, à la frontière entre la Thaïlande et la Birmanie, s’est peu à peu lié avec les acteurs de la filière des arnaques en ligne. Sur la plateforme Weixin, il raconte les immenses centres de travail qui enrôlent de force des petites mains pour mener des fraudes en ligne, surtout à destination de la Chine. Et de plus en plus vers l’Occident.
C’est un phénomène dont on parle de plus en plus : des personnes sont séquestrées dans des centres de fraude en ligne pour y travailler. Le cas le plus célèbre est celui de l’acteur chinois Wang Xing, qui s’est fait prendre à ce piège début janvier. Et qui a pu se tirer de ce mauvais pas grâce à sa compagne, qui a rapidement alerté l’opinion publique, en Chine et à l’étranger. Grâce à cela, des témoins ont pu le reconnaître dans l’Apollo Park de la ville de Myawaddy [en Birmanie, à la frontière avec la Thaïlande] : elle est réputée pour être la plaque tournante d’un trafic de petites mains destiné à alimenter un complexe de cyberfraude notoire.
Quand l’affaire a éclaté, le colonel Saw Chit Thu, commandant central des gardes-frontières karens [une milice locale], furieux, a dit que les trafiquants d’êtres humains seraient fusillés s’ils étaient arrêtés.
Cette réaction n’est pas le signe d’un grand sens de la justice chez ce seigneur de la guerre, mais révèle plutôt la peur de voir une petite erreur enrayer tous les rouages de sa belle machinerie – les centres de cyberarnaque de Myawaddy sont tous contrôlés par des seigneurs de guerre locaux.
Dans les centres de Myawaddy, l’électricité, le réseau Internet et le matériel informatique proviennent toujours, officiellement ou non, de Thaïlande. Laquelle sert également de point d’accès à toutes ces petites mains de la cyberarnaque. En d’autres termes, si la police thaïlandaise donne l’ordre de sauver quelqu’un d’un centre de Myawad
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Source de l’article
Weixin est le moyen de communication le plus populaire en Chine. Le groupe Tencent auquel l’application de messagerie par texte, son ou image appartient fait état de plus d’un milliard de comptes. Mais Weixin est aussi une plateforme de blogs qui donne un espace de relative liberté aux Chinois, dans un environnement médiatique très contrôlé. On y trouve parfois des reportages, des témoignages, des opinions, qui sont signalés par les internautes, faisant de cette plateforme un média vivant, qui n’échappe cependant plus à la censure.
Weixin offre par ailleurs tant de services différents dans le domaine du commerce électronique que c’est aussi devenu un moyen de paiement des plus courants en Chine. L’application a aussi été lancée à l’étranger sous le nom de WeChat et offre des services en plusieurs langues étrangères, dont le français et l’anglais.
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