Blog Cyberjustice – La cybercriminalité et le Darknet
Actuellement, la cybercriminalité est un enjeu important dans notre société. Quotidiennement, les journaux télévisés, la presse écrite et en général tous les médias d’information relatent de cyberattaques ayant corrompus des données personnelles, de piratage ou même d’usurpation d’identité.
La cybercriminalité peut être définie comme toute activité illégale qui a été effectuée au moyen d’Internet. Ce terme recouvre un panel de domaines que les cybercriminels exploitent. Il est possible de citer par exemple les attaques par malware, le ransomware, le phishing, l’ingénierie sociale, l’usurpation d’identité et les botnets. La cybercriminalité se caractérise notamment par son caractère international, car l’utilisation d’Internet permet des attaques de grande ampleur et au-delà des frontières. Il est donc d’autant plus difficile de pouvoir arrêter les cybercriminels, car leur identification reste toujours très complexe.
Internet est décomposé en plusieurs couches. Toutes les pages web accessibles par un moteur de recherche (par ex. : Google) constituent le clear web. Le deep web quant à lui, désigne les informations qui ne sont pas indexées par les moteurs de recherche et qui sont par conséquent dissimulées. Afin de se rendre dans le deep web, il est nécessaire d’utiliser certains logiciels, un mot de passe et un chiffrement des données. Puis, en dernière couche se trouve le Darknet.
Le dictionnaire Larousse définit le Darknet comme l’ensemble des réseaux (darknets) permettant de partager de manière anonyme des données cryptées inaccessibles aux moteurs de recherche traditionnels. Le Darknet renvoie aussi au lieu d’accès à un grand nombre d’activités illégales. Il est possible d’accéder au Darknet notamment par Tor, I2P ou Freenet par exemple. Le Darkweb se différencie de manière subtile du Darknet, car cela renvoie plutôt au contenu que l’on y retrouve.
Selon le premier rapport du la cybercriminalité par le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer, 278 703 infractions liées au numérique ont été enregistrées par les forces de sécurité intérieures en 2023. Il s’agit d’une augmentation de la cybercriminalité de 9% par rapport à 2022.
Le Darkweb, un large éventail de possibilités pour les cybercriminels
Le Darkweb propose une multitude de produits et de services utiles pour les cybercriminels.
Premièrement, le Darkweb est utilisé afin de revendre des informations volées. En effet, des informations obtenus de manière illégale, par exemple au moyen de piratage, peuvent être revendues à d’autres personnes. Cela a plusieurs intérêts, notamment la collecte de données personnelles afin de pouvoir mener à bien des cyberattaques ou pour usurper l’identité d’une personne.
Puis, le Darkweb propose des services financiers comme le blanchiment d’argent. Il s’agit surtout du blanchiment de crypto-monnaies, dont les transactions sont enregistrées dans la blockchain. Ce service permet de rendre opaques différentes transactions et donc la traçabilité de la crypto-monnaie. Le blanchiment de crypto-monnaies est nécessaire pour les cybercriminels, car la majorité des transactions effectuées contre des prestations de service ou des ventes de produits illégaux se fait au moyen de crypto-monnaies. L’objectif est donc que les autorités ne puissent plus remonter à la provenance initiale de cet argent.
Il est également possible de se procurer via le Darkweb différents virus, ransomwares ou d’autres types de logiciels malveillants. Ce produit est vendu à faible coût et est facilement accessible même aux individus n’ayant que peu de compétences dans ce domaine. Outre la vente de ces logiciels, le Darkweb propose aussi des services d’hameçonnage.
Finalement, les cybercriminels proposent sur Darkweb différents services de piratage. Contre rémunération, ils proposent notamment de faire des attaques informatiques, par exemple en accédant aux réseaux sociaux d’une personne.
Cette liste non exhaustive de produits et de services proposés sur le Darkweb démontre qu’il existe un marché très important en matière de cybercriminalité et qu’il est très facile pour toute personne de devenir soi-même un cybercriminel.
La justice et la lutte contre les cybercriminels
La lutte contre la cybercriminalité est complexe et le démantèlement de réseaux de cybercriminels reste très rare en pratique.
En France, plusieurs infractions ont été créées afin de tenter d’endiguer la cybercriminalité. Par exemple, l’article 323-1 du code pénal réprime : « Le fait d’ accéder ou de se maintenir, frauduleusement, dans tout ou partie d’un système de traitement automatisé de données ». Ces différentes infractions sont des outils dont bénéficient les juges afin de pouvoir répondre de manière adéquate aux cyberattaques.
La police peut, dans le cadre de ses enquêtes, infiltrer le Darknet afin de récolter des preuves ou de tenter de découvrir l’identité de certains cybercriminels. L’infiltration de ce marché est une étape importante dans l’enquête mais qui n’aboutit que rarement à des condamnations ou au démantèlement de réseaux criminels.
En pratique, il est plutôt rare que les cybercriminels se trouvent en France, car Internet leur permet de réaliser des attaques en France sans même qu’ils ne se trouvent géographiquement à cet endroit. Le caractère international de ces infractions implique donc la nécessité d’une coopération internationale entre plusieurs autorités.
Julie Branco de Véra
M2 Cyberjustice – Promotion 2024-2025
Sources :
Démystifions le Dark Web | BercyNumérique
Dark web : produits et services proposés par les groupes cybercriminels
Auteur :
Aller à la source