Blog Cyberjustice – Le bioprocesseur : le biologique au service de l’informatique
Une innovation majeure a bousculé le monde scientifique, celle du bioprocesseur.
Ce que l’on appelle le bioprocesseur est une puce électronique conçue à partir de tissus cérébraux humains, créée grâce à des cellules souches. Cette technologie offre une capacité de traitement de l’information à la fois plus écologique et économique que les puces électroniques classiques.
Le bioprocesseur est capable de traiter des informations et d’effectuer des calculs, tout comme une puce en silicium, mais avec une particularité notable : sa consommation d’énergie extrêmement faible.
Constitué de seize organoïdes cérébraux — de petites structures mimant certaines fonctions du cerveau humain, développées en laboratoire à partir de cellules souches — ce processeur biologique utilise un réseau neuronal vivant pour traiter les informations. Une fois cultivés, ces organoïdes sont connectés à des électrodes, créant ainsi du « wetware », un mélange innovant de matière biologique et informatique.
La première entreprise à avoir réussi cet exploit est la startup suisse de bio-informatique FinalSpark, fondée en 2014. « C’est un mélange unique de biologie, de matériel et de logiciel », explique Leandro Gassenica, PDG de la société, soulignant l’aspect hybride et novateur de leur technologie. Selon FinalSpark, le bioprocesseur consommerait un million de fois moins d’énergie qu’une puce électronique traditionnelle.
Ce nouvel outil pourrait ainsi constituer une alternative prometteuse aux systèmes de machine learning classiques, souvent très énergivores en raison des infrastructures nécessaires à l’entraînement des réseaux de neurones.
Pour partager cette avancée (ou « cette découverte », selon le point de vue), FinalSpark a mis en place une plateforme en ligne permettant aux scientifiques du monde entier d’accéder à distance au bioprocesseur, via un abonnement annuel de 500 dollars payables en cryptomonnaie.
Le bioprocesseur ouvre ainsi la voie à une informatique plus durable et respectueuse de l’environnement. En remplaçant le silicium par des organoïdes cérébraux, cette technologie bouscule les frontières entre biologie et électronique, posant des questions éthiques et scientifiques passionnantes.
Liza Samaha
M2 Cyberjustice
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