Dans un monde où l’intelligence artificielle est capable de lire nos pensées, une question fondamentale se pose : où placer les limites entre l’esprit humain et la technologie ?
La toute première intelligence artificielle capable de retranscrire ce que son utilisateur voit ou lit en un texte compréhensible a été développée par Meta, entreprise américaine fondée en 2004 par Mark Zuckerberg.
Grâce à une interface cerveau-machine non invasive — un casque reliant le cerveau humain à une machine —, la multinationale a mis au point un dispositif capable de traduire en texte clair, ou en image, ce que l’utilisateur est en train de lire ou de voir.
Pour y parvenir, les chercheurs se sont appuyés sur la magnétoencéphalographie (MEG), une technique de neuro-imagerie non invasive permettant de capturer une multitude de signaux cérébraux en seulement quelques secondes.
Il s’agit d’une IA « capable de décoder le déroulement des représentations visuelles dans le cerveau avec une résolution temporelle sans précédent ». En d’autres termes, l’interprétation des ondes cérébrales permet à l’IA de comprendre ce qu’une personne essaie de dire ou de visualiser.
Les résultats sont, il faut le dire, impressionnants. La similitude entre l’image ou le texte présenté à l’utilisateur et la restitution générée par l’IA frôle parfois l’identique.
Pour parvenir à ce niveau de précision, d’immenses quantités de données ont été utilisées afin que l’algorithme puisse construire une sorte de « dictionnaire » permettant de traduire les signaux cérébraux en mots.
Cette technologie est même capable de prédire, avec une précision de 73 %, les pensées d’un individu après avoir analysé son activité cérébrale pendant 3 secondes.
Cette avancée majeure permet aux scientifiques de mieux comprendre comment le cerveau humain représente les images, les vidéos ou les textes en temps réel. Une fois cette méthode perfectionnée, elle pourrait ouvrir la voie vers une réalité virtuelle encore plus immersive et réaliste.
Mais alors que l’IA devient capable de lire nos pensées à l’aide d’un simple casque, ne devrions-nous pas, dès à présent, réfléchir aux limites à poser à ce développement technologique ?
Au point où nous en sommes, qui osera faire le premier pas et tirer le frein de cette évolution sans précédent ?
Les questions autour du rapport entre l’humain et la machine ne peuvent plus être repoussées. Il est nécessaire d’établir un cadre adapté avant que les enjeux ne deviennent trop complexes.
Liza Samaha
M2 Cyberjustice
Neurotechnology: The Next Legal Battleground for Privacy – FindLaw
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