Blog Cyberjustice – Les « DOGE Kids » (1) : ces talents de la tech soupçonnés de contrôler les systèmes informatiques vitaux des États-Unis
Depuis plusieurs mois, les « Doge Kids » font trembler Washington. Ce groupe de jeunes prodiges de l’informatique, recrutés par Elon Musk, est au centre d’une affaire explosive : ils sont soupçonnés d’avoir pris le contrôle de systèmes stratégiques de l’État fédéral américain.
Qui sont les « DOGE kids » ?
Le 20 janvier 2025, Elon Musk est nommé à la tête du Département pour l’efficacité gouvernementale (DOGE pour Department of Government Efficiency) par décret présidentiel signé par Donald Trump. Sa mission : « démanteler la bureaucratie gouvernementale, sabrer les réglementations excessives, couper dans les dépenses inutiles et restructurer les agences fédérales »
Rapidement, Elon Musk constitue une équipe pour l’accompagner dans cette opération d’envergure. Mais loin de recruter des fonctionnaires expérimentés, il fait appel à de jeunes ingénieurs et startupeurs, issus de son écosystème industriel (Tesla, SpaceX, Starlink, Neuralink).
Le 2 février, le magazine Wired révèle l’identité de six membres de cette cellule : Akash Bobba, Edward Coristine, Luke Farritor, Gautier Cole Killian, Gavin Kliger et Ethan Shaotran, tous âgés de 19 à 24 ans. Surnommés les « DOGE Kids » ou encore « Muskovites », ces jeunes talents sont dépourvus d’expérience gouvernementale, mais possèdent une expertise pointue des technologies avancées et partagent un engagement idéologique marqué avec Musk.
Leur mission ? S’introduire au cœur des administrations fédérales, parfois épaulés par les forces de l’ordre, pour exiger l’accès complet aux bases de données. Ils ont ainsi opéré dans au moins huit agences, dont le département du Trésor et celui de la Santé, pour installer des outils d’intelligence artificielle chargés d’identifier les dépenses excessives.
Un accès controversés aux données fédérales
Si leur rôle précis reste encore flou, il est désormais certain que les Doge Kids ont accédé à des systèmes informatiques sensibles des agences fédérales américaines. Ils disposent notamment d’un accès direct aux données informatiques des agences et administrations fédérales, une situation qui soulève de vives inquiétudes. Les « DOGE Kids » auraient ainsi pu manipuler les systèmes informatiques liés aux paiements fiscaux du Trésor américain. Résultat : des informations sensibles et des documents classifiés se retrouvent désormais entre les mains de jeunes sans habilitation officielle.
Un enjeu de taille pour la cybersécurité
Cette proximité avec des informations stratégiques fait craindre de lourds risques en matière de cybersécurité. Plusieurs experts s’alarment sur des jeunes sans certification officielle ni habilitation de sécurité qui auraient manipulé des données sensibles, avec un risque élevé de cyberattaques ou de fuites d’informations classifiées.
Par ailleurs, plusieurs syndicats de fonctionnaires et associations ont porté plainte, accusant le DOGE de violations graves des règles de cybersécurité et de piratage gouvernemental.
Face aux critiques croissantes, Donald Trump a choisi de placer officiellement les activités des Doge Kids sous l’autorité directe de son bureau présidentiel, leur offrant ainsi une protection juridique contre les demandes d’accès administratifs.
Juliette PONS
Master 2 Cyberjustice 2024/2025
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