Cette panne informatique à l’Assemblée n’aurait pas pu arriver à un pire moment
IAN LANGSDON / AFP
Photo d’illustration. La vice-présidente de l’Assemblée nationale Naima Moutchou préside une séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, à Paris le 12 novembre 2024.
POLITIQUE – Une rarissime panne technique a perturbé un vote à l’Assemblée nationale, dans la soirée de ce jeudi 20 mars. Ironie du sort : l’incident est survenu en plein débat sur la cybersécurité. « Nous sommes victimes d’une panne informatique », a déclaré Naïma Moutchou, vice-présidente de l’Assemblée nationale, déclenchant de vives réactions dans l’hémicycle, certains députés s’interrogeant sur la possibilité d’un piratage.
« Nous ne sommes pas victimes d’un dysfonctionnement lié à la sécurité informatique en tant que telle : c’est une pièce du système qui a chauffé », a cependant rassuré Naïma Moutchou. « Le scrutin public est temporairement indisponible. Je ne peux pas vous dire quand le système sera réparé », a-t-elle poursuivi.
L’incident s’est produit peu avant 23 heures. Faute de solution immédiate, les 577 députés été appelé à voter oralement, en répondant chacun leur tour « pour » ou « contre » au micro. Un procédé qui a duré une demi-heure. Peu avant minuit, la présidente a annoncé le résultat du vote, sans réelle surprise : 119 voix contre, 24 pour.
Les députés ont ainsi rejeté la proposition de Bruno Retailleau visant à limiter la confidentialité des messageries cryptées, arguant que la mesure, destinée à lutter contre les trafiquants de drogue, risquait d’empiéter sur les libertés individuelles.
Les députés rejettent la surveillance des messageries cryptées
Le ministre de l’Intérieur souhaitait initialement pouvoir imposer aux plateformes de messagerie chiffrée (Signal, WhatsApp…) de communiquer les correspondances des trafiquants aux services de renseignement. Mais les députés avaient supprimé cette mesure en commission des Lois la semaine dernière. Il existe à leurs yeux un risque trop important de créer une faille qui mette en danger les conversations de l’ensemble des utilisateurs.
Dans l’hémicycle, trois députés du bloc central ont proposé une réécriture de l’article, prenant en compte – selon eux – les « inquiétudes » soulevées. Mais sans réussir à convaincre, y compris plusieurs députés de leur camp.
Le tout a provoqué des débats houleux, lors desquels le ministre de l’Intérieur a été accusé de vouloir faire revenir sa mesure « par la fenêtre », et les députés auteurs des amendements d’être ses « porte-flingues ». Les débats sur le texte sur le narcotrafic se poursuivront ce vendredi à l’Assemblée.
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