En Hongrie, l’armée piratée par des hackeurs chevronnés
Des hackeurs du groupe international INC Ransomware ont infiltré le système informatique de l’agence d’approvisionnement de l’armée hongroise, relate Magyar Hang. Spécialistes des attaques dirigées “contre les grandes entreprises américaines et européennes ou des serveurs gouvernementaux”, les pirates “réclament 5 millions de dollars” sous peine de révéler quantité d’informations confidentielles “déjà visibles sur le dark web”, ajoute le magazine.
La situation est “encore plus grave” puisque ces “informations sensibles” sont “en réalité accessibles par quiconque avec un navigateur Internet classique”, relève le portail Telex. Les pirates révèlent notamment “des rapports financiers, des informations organisationnelles, des programmes de développement non publics, des listes d’approvisionnement, des e-mails internes ainsi que des documents relatifs à des contrôles internes”, énumère le média en ligne.
Le pouvoir “essaie de minimiser les dégâts”
Le ministère de la Défense reconnaît le piratage mais affirme que l’agence ciblée “ne traite pas de données sur la structure militaire”, indique Infostart. Les pirates “n’ont pas obtenu de données qui attenteraient à la sécurité nationale magyare”, insiste le directeur du cabinet du Premier ministre, Gergely Gulyas, cité par le portail. Gulyas réfute par ailleurs tout “arrêt” des achats de matériel militaire l’an prochain, contrairement à ce qu’affirme l’un des documents dévoilés.
Le pouvoir “essaie de minimiser les dégâts alors que des calendriers d’exécution, des données personnelles et des approvisionnements ont été révélés”, riposte l’hebdomadaire libéral HVG. Les hackeurs “ont volé des secrets militaires significatifs” à l’agence “par laquelle s’effectuent les achats d’équipements militaires et de sécurité nationale”, insiste le titre, selon lequel leur divulgation “met en jeu les intérêts” de l’Otan, dont la Hongrie est membre depuis mars 1999.
“Cette attaque aurait pu être anticipée dans une situation normale, mais la cyberdéfense des offices d’État n’est actuellement pas capable de cela en Hongrie”, déplore un expert auprès de l’édition magyare de Forbes. Précédemment, rappelle Nepszava, le ministère des Affaires étrangères hongrois avait été piraté par le renseignement russe. À l’époque, la diplomatie magyare était devenue un “livre ouvert” pour Moscou, ironise le journal social-démocrate.
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