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En Italie, une nouvelle fuite de données pourrait menacer “la stabilité des institutions démocratiques”

L’Italie est-elle “viscéralement dévorée par les termites de la malversation”, comme l’écrit le journal Domani ? C’est en tout cas ce que laisse penser cette nouvelle enquête du parquet de Milan, qui a révélé d’importantes fuites dans les banques de données (parfois sensibles) de l’État. Samedi 26 octobre, le procureur de Milan a annoncé la mise en examen de quatre personnes et des investigations visant près de soixante autres. “L’association criminelle présumée aurait extrait des informations sur les comptes courants, les casiers judiciaires, les données fiscales, de santé et autres dans des bases de données stratégiques nationales”, détaille Il Sole 24 Ore.

Parmi les personnes espionnées par les pirates informatiques figurent des fonctionnaires, des journalistes, des dirigeants d’entreprises, des personnalités politiques ou encore des avocats. Les données collectées auraient ensuite été revendues ou utilisées à des fins politiques. L’ampleur de la fuite est massive et l’affaire est hautement sensible puisque les pirates sont notamment parvenus à mettre la main sur des documents internes du Ministère de l’Intérieur.

“Enchevêtrement de scandales”

Un nouveau cas d’espionnage informatique qui intervient quelques semaines après l’ouverture d’une enquête à Bari après qu’un ancien employé de la banque italienne Intesa San Paolo a été accusé d’espionner les comptes de plusieurs personnalités politiques. Une affaire qui a précédé de quelques jours un autre cas d’espionnage au sein du ministère de la Défense dans laquelle pourrait être impliqué le bras droit d’Elon Musk en Italie.

Mais, dans cette histoire, le véritable coupable, “c’est l’État”, accuse Domani. Pour le quotidien de centre gauche, l’enchevêtrement de dossiers et de scandales […] est la démonstration incontestable que les systèmes informatiques les plus délicats du pays sont désormais hors de contrôle et que nous n’avons pas la moindre idée de comment remédier à une perte de crédibilité que les institutions ne peuvent plus faire semblant de ne pas constater”.

Cette fois, le gouvernement a annoncé vouloir faire passer un décret pour mieux protéger les banques de données de l’État et mieux contrôler les accès. “Au palais Chigi, on tire la sonnette d’alarme depuis un certain temps, et la conviction grandit que ce que nous avons vu jusqu’à présent n’est que “la partie émergée de l’iceberg” avertit le Corriere della Sera. Et dans tout le pays, “la grande crainte est que, coup après coup, violation après violation, les fuites de données sensibles puissent porter atteinte à la stabilité des institutions démocratiques” .

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artia13

Depuis 1998, je poursuis une introspection constante qui m’a conduit à analyser les mécanismes de l’information, de la manipulation et du pouvoir symbolique. Mon engagement est clair : défendre la vérité, outiller les citoyens, et sécuriser les espaces numériques. Spécialiste en analyse des médias, en enquêtes sensibles et en cybersécurité, je mets mes compétences au service de projets éducatifs et sociaux, via l’association Artia13. On me décrit comme quelqu’un de méthodique, engagé, intuitif et lucide. Je crois profondément qu’une société informée est une société plus libre.

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