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En Suède, menace sur le réseau d’eau potable

En Ukraine, la Russie a pris pour habitude de saboter les réseaux d’adduction d’eau, ce qui inquiète également les municipalités et les compagnies des eaux en Suède. Un durcissement de la réglementation, le déblocage de nouvelles lignes de crédit et la mise en place d’exercices de simulation leur ont permis de relever rapidement le niveau de sécurité.

Deux sabotages présumés du réseau d’adduction d’eau n’en ont pas moins été portés à la connaissance du grand public l’année dernière. En mai, un individu a coupé un cadenas et ouvert les vannes d’un réservoir à Leksand [centre de la Suède]. En octobre, un autre individu a forcé la porte d’un autre réservoir situé sous un tertre végétalisé à Bollnäs [dans l’est de la Suède]. Dans ces deux localités, les habitants ont dû faire bouillir leur eau pour pouvoir la boire, en attendant que la compagnie des eaux vérifie que l’eau n’était ni contaminée ni empoisonnée.

Aucun de ces actes de malveillance n’a été élucidé. À Leksand, il a fallu un certain temps à la municipalité pour découvrir les vannes endommagées. À Bollnäs, les caméras de vidéosurveillance n’ont pas fonctionné. Ce qui pose une question : le réseau d’eau potable est-il suffisamment protégé en Suède ?

Désormais, il est plus facile pour un journaliste d’obtenir l’autorisation de visiter un sous-marin suédois qu’une usine de traitement de l’eau potable. Un château d’eau, c’est un peu plus facile, à condition toutefois d’être persévérant.

De nouvelles statistiques provisoires font état d’une multiplication des actes de malveillance contre des ouvrages hydrauliques en Suède. En 2006, l’Agence suédoise de l’alimentation révélait qu’un sabotage présumé avait lieu tous les cinq jours sur le territoire national. Dans l’ouest du pays, qui concentre un cinquième de la population suédoise, les services de police font savoir qu’une quarantaine d’actes de malveillance ont été enregistrés entre le mois de mai et la mi-novembre l’année dernière. Soit un tous les cinq jours en moyenne – et l’on ne parle ici que de l’ouest de la Suède. Si les autres régions étaient autant exposées, cela signifierait un acte de malveillance par jour. Seulement voilà, il n’existe pas de statistiques équivalentes pour l’ensemble du pays.

Des effractions particulièrement “soignées”

Ulf Andreasson est enquêteur principal à la région de police Ouest et pilote un groupe de travail spécialisé dans les actes de malveillance contre les ouvrages hydrauliques et autres infrastructures critiques. “L’un de nos analystes a relevé quelque chose de curieux dans le modus operandi des individus qui s’en sont pris à ces ouvrages hydrauliques : alors que certains objets auraient été tentants pour les

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artia13

Depuis 1998, je poursuis une introspection constante qui m’a conduit à analyser les mécanismes de l’information, de la manipulation et du pouvoir symbolique. Mon engagement est clair : défendre la vérité, outiller les citoyens, et sécuriser les espaces numériques. Spécialiste en analyse des médias, en enquêtes sensibles et en cybersécurité, je mets mes compétences au service de projets éducatifs et sociaux, via l’association Artia13. On me décrit comme quelqu’un de méthodique, engagé, intuitif et lucide. Je crois profondément qu’une société informée est une société plus libre.

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