« Ils ne se rendent pas toujours compte de ce qu’ils postent sur les réseaux sociaux » : comment Internet facilite le travail des kidnappeurs de patrons
Les réseaux sociaux ne sont que la partie émergée de l’icerberg de la vie privée. Sur Internet, une foule de données reste accessible librement : actes notariés, immatriculations de sociétés, registres cadastraux, articles de presse, interviews, profils d’entreprise… Il suffit de croiser les sources pour reconstituer une cartographie très précise d’une cible.
« Même les adresses des résidences secondaires peuvent apparaître, notamment si elles sont détenues via une SCI », précise Jean-François Rosso. En quelques clics, un criminel motivé peut dresser un portrait complet : lieux de vie, habitudes, actifs détenus, liens familiaux.
Thomas Rossi, fondateur de Wagram Protection, constate le même phénomène. Ses équipes protègent régulièrement des dirigeants étrangers en déplacement à Paris. « Les Américains sont très conscients du risque numérique. En France, cette prise de conscience est plus récente », note-t-il.
Crypto, finance, aéronautique : certains secteurs deviennent plus exposés que d’autres. Les attaquants, eux, montent en gamme. Ils repèrent les habitudes, planifient leurs actions, exploitent les failles de sécurité personnelle. Et forment, bien souvent, des groupes organisés.
Les agences adaptent leurs services. Protection physique, surveillance des trajets, sécurisation des domiciles : les dispositifs se multiplient. Les tarifs dépendent du niveau de menace, mais restent confidentiels. Pour les anciens policiers ou militaires, ces entreprises offrent une reconversion dans un secteur en plein essor — tiré par une menace devenue numérique avant d’être physique.
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