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La Russie poursuit sa surveillance des internautes en bloquant 47 VPN dans le pays

Le Kremlin continue sa politique de contrôle d’Internet en interdisant l’utilisation de plusieurs dizaines de services de VPN. Des pannes sur des sites populaires ont également été constatées à la suite des restrictions.

Les internautes russes font face à une recrudescence des restrictions en ligne. Depuis le début du mois de mars 2025, l’organisme de censure Roskomnadzor a ordonné la suppression de dizaines d’applications VPN sur le Google Play Store. Depuis le début de l’invasion totale de l’Ukraine, en février 2022, près de 200 services de ce type ont été interdits dans le pays. Mais Roskomnadzor ne compte pas s’arrêter là : le régulateur russe a récemment émis 47 nouvelles demandes de suppression visant des applications comme HideMyNetVPN, Proxy Shield VPN et Secure VPN.

Ces suppressions interviennent dans le cadre d’une loi adoptée en mars 2024, qui criminalise la diffusion d’informations sur les moyens de contourner la censure en ligne, incluant les VPN.

À ce stade, on ignore si Google a donné suite à ces injonctions.

Des pannes de réseaux sociaux en Russie

Alors que la Russie renforce sa lutte contre les VPN, Cloudflare, l’un des acteurs majeurs du web mondial, a également été visé. Le 20 mars, plus de 500 000 adresses IP hébergées par l’entreprise ont été bloquées à travers l’est du pays, des montagnes de l’Oural jusqu’à la région de Primorié, frontalière avec la Corée du Nord.

Cette coupure a entraîné d’importantes pannes pour des millions d’utilisateurs. Des services comme TikTok, Steam, Twitch, Epic Games, DeepSeek et Duolingo ont été rendus inaccessibles sans VPN, selon le média spécialisé The Record.

Le Roskomnadzor est l'agence russe chargée de traquer les usages du web non conformes à la politique du Kremlin. // Source : Roskomnadzor
Le Roskomnadzor est l’agence russe chargée de traquer les usages du web non conformes à la politique du Kremlin. // Source : Roskomnadzor

Un contrôle des visites sur le web

Lorsque vous vous connectez à Internet via un VPN, certaines informations, comme le nom du site que vous visitez, peuvent être envoyées à votre fournisseur d’accès. En Russie, cette information est surveillée par Roskomnadzor, l’agence qui régule Internet dans le pays. Cela permet à l’État de savoir quels sites sont visités, et ainsi, de bloquer l’accès à ceux jugés indésirables, comme des sites d’actualités ou de médias sociaux étrangers.

Pour contrer cette surveillance, Cloudflare a mis en place une technologie appelée TLS ECH, qui masque ces informations pendant la connexion. Selon une journaliste russe active sur Telegram, cette mesure a déplu à Roskomnadzor, qui considère qu’elle permet de contourner les restrictions imposées en Russie. En conséquence, l’agence a commencé à bloquer cette technologie et a recommandé à tout le monde de ne plus utiliser Cloudflare, le qualifiant de moyen d’éviter les interdictions d’accès à certaines informations en Russie.

Les interruptions de ce type se multiplient en Russie, où les autorités cherchent à exercer un contrôle toujours plus strict sur l’Internet. En décembre 2024, le Kremlin a de nouveau perturbé l’accès à Internet dans plusieurs régions musulmanes, notamment au Daghestan, en Tchétchénie et Ingouchie. Cette panne serait liée à un test d’internet souverain dans le pays.

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artia13

Depuis 1998, je poursuis une introspection constante qui m’a conduit à analyser les mécanismes de l’information, de la manipulation et du pouvoir symbolique. Mon engagement est clair : défendre la vérité, outiller les citoyens, et sécuriser les espaces numériques. Spécialiste en analyse des médias, en enquêtes sensibles et en cybersécurité, je mets mes compétences au service de projets éducatifs et sociaux, via l’association Artia13. On me décrit comme quelqu’un de méthodique, engagé, intuitif et lucide. Je crois profondément qu’une société informée est une société plus libre.