Le Michigan roule au charbon, la reconnaissance des “air taxis” et la grande douleur de Boeing

Le Michigan roule au charbon, la reconnaissance des “air taxis” et la grande douleur de Boeing

Je viens de passer quelques jours à Detroit, bastion historique de la bagnole américaine, au cœur d’un État, le Michigan, que Donald Trump et Kamala Harris se disputeront jusqu’au soir des élections du 5 novembre. Et j’y ai découvert une nouvelle arme infamante de la guerre des cultures : le “coal rolling”. Littéralement, le concept se traduit par “rouler au charbon” et désigne cette pratique en vogue parmi les machos de la route, consistant à trafiquer leur moteur Diesel et leur pot d’échappement pour asperger d’un épais nuage de suie les voitures électriques qu’ils doublent sur la highway. La masculinité toxique s’est longtemps cantonnée à la symbolique visuelle des truck nuts, ces testicules en plastique que des conducteurs accrochent sous leur pare-chocs arrière pour vanter la puissante cylindrée de leur pick-up.

Comme pour d’autres transgressions routières, Psychology Today voit dans le coal rolling “une gestion du statut” dominant et une glorification perverse de l’antihéros pollueur. Mais le pot d’échappement charrie aussi un brutal message politique. Les pratiquants du coal rolling conçoivent le carburant comme un additif naturel à leur flot de testostérone, et les voitures électriques comme les chars fleuris des wokes et des femmes au volant – particulièrement visées par ces attaques –, d’autant plus honnis qu’ils tuent des emplois.

Dans le Michigan, l’enfumage agressif, longtemps réservé aux cyclistes et aux premières hybrides Prius, est devenu plus fréquent depuis le vote, en 2022, de l’Inflation Reduction Act, une loi fédérale qui destine des centaines de milliards d’aides fiscales aux acheteurs de voitures électriques, pour la plupart fabriquées avec

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