Le renseignement « sur ses gardes » face à une possible cyberattaque sur la campagne électorale
Yves Forestier via Getty Images
PRÉSIDENTIELLE 2022 – Une menace suivie de près. La guerre en Ukraine menée par la Russie, dont des pirates informatiques ont déjà été accusés d’ingérence électorale à l’étranger, n’a pour l’instant pas accouché de cyberattaque d’ampleur contre la campagne électorale en France, affirme un cadre sécuritaire français.
″À ce jour, nous n’avons pas constaté d’attaque massive visant un candidat en particulier ou la campagne électorale en général. Mais nous sommes sur nos gardes”, indique Laurent Nunez, le coordonnateur du renseignement et de l’antiterrorisme, dans une interview publiée ce dimanche 6 mars par le JDD.
Alors que Moscou se retrouve isolé au niveau international après son invasion de l’Ukraine, Paris ayant critiqué avec virulence le président Vladimir Poutine, “la plus grande prudence” reste de mise quant à “d’éventuelles manipulations d’informations à l’encontre des pays occidentaux, dont la France”, estime-t-il.
Mais pour l’instant, “d’après ce que nous pouvons observer, la guerre informationnelle se concentre sur le théâtre du conflit”, ajoute Laurent Nunez, plusieurs sites gouvernementaux ukrainiens ayant été victimes d’une cyberattaque de grande ampleur mi-janvier.
Les élections, cibles privilégiées
Des milliers de documents internes de l’entourage du futur président Emmanuel Macron avaient été diffusés sur internet juste avant le deuxième tour de la présidentielle de 2017. D’après Le Monde et des chercheurs spécialisés, les hackers de “Fancy Bear” (ou APT28), liés au renseignement russe, étaient à l’origine de l’attaque.
Ce même groupe avait été accusé par le renseignement américain d’avoir interféré en 2016 dans l’élection présidentielle afin de favoriser Donald Trump, finalement élu. Des dizaines de milliers de messages du parti démocrate et des proches de sa candidate Hillary Clinton avaient alors été mis en ligne.
Le gouvernement allemand avait également été victime d’une attaque d’importance en 2018, organisée selon des médias allemands par un autre groupe de hackers russes dénommé “Snake”, également lié à Moscou.
Fin 2021, l’État a lancé Viginum, structure gouvernementale chargée de traquer les ingérences numériques étrangères.
“Tous les candidats à l’Élysée ont été vus en février et sensibilisés à la question des cyberattaques de manière approfondie”, explique Laurent Nunez, rappelant que les élections régionales en 2021 avaient vu se développer “des comptes inauthentiques où la France était présentée comme un État failli”.
L’@ANSSI_FR propose aux candidats à l’élection présidentielle qui le souhaitent de les aider et de les informer en… https://t.co/vUKW44gXZp
— Cédric O (@cedric_o)
Ce samedi 5 mars, sur le plateau de franceinfo, Cédric O, Secrétaire d’Etat chargé du Numérique avait d’ailleurs rappelé que l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) offrait à tous les candidats à la présidentielle 2022 un service d’accompagnement et de formation “pour les aider à sécuriser leur campagne”.
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