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Les forces de police ont marqué un point : les hackers gagnent moins d'argent désormais

Un rapport d’une entreprise spécialisée dans le suivi des cryptomonnaies notent que les paiements de rançons envoyés aux cybercriminels sont en baisse. Les opérations coup de poing de la police contre les gangs de hackers ont porté leurs fruits.

Un premier signe encourageant dans la lutte contre les ransomwares. Selon un rapport de la société Chainalysis publié le 5 février, les paiements des victimes extorquées ont chuté de 35% en 2024, passant d’environ 1,16 milliard d’euros à 755 millions d’euros. L’un des éléments majeurs de ce recul est l’intensification des opérations des forces de l’ordre contre les groupes de ransomware. Deux événements ont marqué l’année : l’opération de police contre le très redouté collectif LockBit, leader du marché, et la dissolution surprise du gang AlphV/BlackCat.

Les membres du groupe de hackers Lockbit, exposés par la Police. // Source : Numerama / Europol

Grâce à ces deux « entreprises » majeures du cybercrime, un écosystème souterrain prospérait, permettant aux hackers de collecter et de blanchir des cryptomonnaies. Les forces de l’ordre ont frappé sur toute la chaîne puisque leurs missions ont également ciblé les plateformes et les cybercriminels chargés de camoufler l’argent du crime.

Dans le rapport, Lizzie Cookson, directrice chez Coveware, une entreprise spécialisée dans la gestion des attaques par ransomware, explique que « le marché n’a jamais retrouvé son équilibre après l’effondrement de LockBit et de BlackCat/ALPHV. Si le nombre d’acteurs indépendants a augmenté, aucun groupe n’a repris rapidement leur place. Aujourd’hui, l’écosystème des ransomwares est marqué par l’arrivée de nombreux nouveaux acteurs, qui ciblent principalement des entreprises de petite et moyenne taille, avec des demandes de rançon plus modestes ».

De grandes entreprises mieux protégées face aux cyberattaques

Les victimes de ransomwares seraient aussi mieux préparées pour faire face aux attaques. Depuis plusieurs années, les grandes entreprises investissent dans des dispositifs de cybersécurité et forment leurs employés à ne pas tomber dans les pièges des hackers. En conséquence, de plus en plus d’entre elles refusent de verser une rançon, car elles disposent de sauvegardes pour restaurer leurs données, de plans pour continuer les activités ainsi que des contrats d’assurances pour potentiellement récupérer une partie des fonds engagés.

De plus, la méfiance s’est installée. Les anciens groupes maintenaient une forme de « professionnalisme » avec l’assurance d’une récupération des données. Les nouveaux gangs ne sont pas – encore – en mesure de jouir d’une telle réputation de hacker avec un code d’honneur.

Il est important de souligner que malgré les avancées réalisées, les ransomwares demeurent une menace redoutable. En 2024, plusieurs grandes entreprises françaises, ainsi que des entités publiques comme la Réunion et la région Pays de la Loire, ont été victimes d’attaques ayant paralysé leurs systèmes. De nouveaux groupes, à l’instar de Ransomhub, espèrent aussi récupérer le trône vacant. Il est donc crucial de rester vigilant.

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artia13

Depuis 1998, je poursuis une introspection constante qui m’a conduit à analyser les mécanismes de l’information, de la manipulation et du pouvoir symbolique. Mon engagement est clair : défendre la vérité, outiller les citoyens, et sécuriser les espaces numériques. Spécialiste en analyse des médias, en enquêtes sensibles et en cybersécurité, je mets mes compétences au service de projets éducatifs et sociaux, via l’association Artia13. On me décrit comme quelqu’un de méthodique, engagé, intuitif et lucide. Je crois profondément qu’une société informée est une société plus libre.

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