L'iPhone non sécurisé de Trump aussi problématique que les emails de Clinton?

L'iPhone non sécurisé de Trump aussi problématique que les emails de Clinton?

ÉTATS-UNIS – C’est peut-être grâce à cette affaire que Donald Trump a été élu, et désormais pour le même genre de scandale qu’il se retrouve sous le feu des critiques. Durant la campagne présidentielle qui l’a mené jusqu’à la Maison Blanche, le président des États-Unis n’a eu de cesse de s’attaquer à son adversaire, Hillary Clinton, par le biais d’un scandale de télécommunications. Le New York Timesrévèle pourtant mercredi 24 octobre que Trump utiliserait toujours un téléphone non sécurisé. Et que certains de ses appels auraient été interceptés par la Russie et la Chine.

Un fait plus grave pour les experts que les scandales des e-mails qui entourent l’ancienne candidate démocrate.

Mensonges et tromperies

Alors qu’elle était secrétaire d’État de Barack Obama, l’ancienne première dame des États-Unis a en effet utilisé une adresse mail personnelle au lieu de la messagerie sécurisée liée à sa fonction. Pour ses détracteurs, en tête desquels le désormais président américain, elle aurait ainsi mis en danger la sécurité nationale du pays, permettant que des informations confidentielles soient piratées par des hackers mal intentionnés.

Au cours de la campagne de 2016 et en particulier lors des différents débats qui les ont opposés, Donald Trump a très lourdement insisté sur cette possible faille de sécurité, un débordement terrible même, à l’entendre: « Si je gagne, je demanderai au procureur général des États-Unis de nommer un procureur spécial pour se pencher sur votre situation. Parce qu’il n’y a jamais eu autant de mensonges, autant de tromperie. Il n’y a jamais rien eu de tel », lançait-il notamment à Hillary Clinton pendant leur affrontement télévisé du 9 octobre 2016.

Et dans ses meetings, les soutiens du milliardaire se sont même mis à chanter à l’envi « Foutez-la en taule, enfermez-la! » Or depuis qu’il est entré en fonction à la présidence de la première puissance mondiale, Donald Trump est à son tour régulièrement confronté à une affaire du même genre.

iPhones non sécurisés

Depuis début 2017, de nombreux médias lui reprochent effectivement d’avoir recours à des iPhones non sécurisés et donc potentiellement espionnables, en particulier pour s’adonner à son loisir préféré: Twitter. « Le président aurait refusé la proposition de son équipe de changer de téléphone tous les mois, expliquant que ce serait trop ‘peu pratique' », écrivait par exemple en mai dernier Politico, ajoutant que l’un des smartphones présidentiel « est équipé d’un micro et d’un appareil photo, des outils qui peuvent être piratés par des hackers. »

Les craintes de ces journalistes et des experts en cyber-sécurité d’alors semblent s’être réalisées en ce mois d’octobre. Selon le New York Times, le président des États-Unis aurait bien été espionné par des puissances étrangères. Dans un article intitulé « Quand Trump appelle ses amis, les Chinois et les Russes écoutent, et ils apprennent », le quotidien résume des rapports des services de renseignement américains, qui déplorent le comportement du milliardaire. « Les fonctionnaires de la Maison Blanche disent qu’il ne peuvent qu’espérer que [Trump] se retienne d’évoquer des informations confidentielles quand il téléphone avec ses iPhones non sécurisés », écrit le Times.

Des accusations auxquelles l’intéressé a répondu dans son style caractéristique, sur Twitter. « Les soit-disant experts de Trump du New York Times écrivent un article long et ennuyeux sur mon utilisation des portables qui est tellement erroné que je n’ai même pas le temps de le corriger », a-t-il tweeté ce 25 octobre, quelques heures après la publication de l’article. Et d’ajouter, dans la même veine: « Cet article est siiiiiii (sic) faux. »

Avant de poursuivre un peu plus tard dans un second tweet. « Le New York Times publie un article faux sur le fait que les Russes et les Chinois (ravi qu’ils aient enfin ajouté les Chinois d’ailleurs) écoutent tous les appels que je passe avec mes portables. Sauf que je n’utilise que rarement mes portables, et qu’à chaque fois que je le fais, j’y suis autorisé par l’administration (…) Ce ne sont que davantage de ‘fake news’! »

Pourtant, si les allégations avancées par le New York Times -qui ne semblent que confirmer de très nombreux articles publiés depuis le début du mandat de Donald Trump- se trouvent être vraies, les torts imputables au locataire de la Maison Blanche sont au moins aussi graves, voire plus, que ceux sur lesquels il a tablé pendant la campagne pour dénigrer Hillary Clinton, contribuant sans aucun doute à la défaite de cette dernière lors du scrutin de novembre 2016.

Comme le montre notre vidéo en tête d’article, reste désormais à savoir si le président américain risque ce qu’il promettait à son opposante, à savoir une enquête approfondie sur ses pratiques et les informations confidentielles dont des puissances étrangères pourraient avoir réussi à s’emparer.

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