Selon cette étude, la menace russe s'intensifie en Europe
La transformation des opérations russes en Europe s’articule autour de trois axes principaux : temporel, géographique et opérationnel.
Sur le plan temporel, les données compilées par l’équipe de Bewaken en Beveiligen révèlent une progression exponentielle des incidents : 6 opérations recensées en 2022, 13 en 2023, pour atteindre 44 actions documentées en 2024. Cette augmentation de 238 % entre 2023 et 2024 traduit une intensification délibérée des activités de déstabilisation.
Le redéploiement géographique des opérations russes suit une logique d’expansion concentrique. Initialement focalisées sur la périphérie orientale de l’Union européenne, notamment les États baltes, les actions se sont progressivement déplacées vers l’ouest. L’Allemagne et la France, principaux contributeurs à l’aide militaire ukrainienne, concentrent désormais l’attention des services russes. Cette réorientation ne représente pas un abandon des zones d’action traditionnelles, mais plutôt une extension du périmètre opérationnel.
Les modes opératoires tendent aussi à se diversifier et les chercheurs de Leiden ont identifié trois catégories d’actions complémentaires. Premièrement, le sabotage économique, comme évoqué en première partie, visant à fragiliser la résilience européenne. Deuxièmement, les perturbations des chaînes d’approvisionnement militaire vers l’Ukraine. Enfin, les opérations d’influence politique, plus subtiles, combinent désinformation et pressions sur les décideurs pour éroder le consensus européen sur le soutien à l’Ukraine.
Une stratégie multidimensionnelle spécialement concoctée pour exploiter les vulnérabilités structurelles de la colonne vertébrale sécuritaire européenne, notamment le manque de coordination entre États membres face aux menaces hybrides.
Le professeur Schuurman souligne l’urgence d’une réponse collective : « L’Europe doit impérativement renforcer sa résilience et développer une riposte coordonnée contre ces formes évoluées de guerre hybride ». Ce qui est certain, c’est qu’une réponse isolée de chaque État membre sera dans tous les cas vouée à l’échec. L’unité et la cohésion de l’Union européenne ; si tant est qu’elle existe ; devrait donc être le pilier de ce renforcement si l’on en croit les conclusions des chercheurs.
Source : Phys.org
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