Votre débit Internet est plus lent que prévu ? Ce n’est peut-être pas une coïncidence…
Certains ralentissements ne doivent rien au hasard. En théorie, votre FAI vous fournit une connexion stable « jusqu’à » tant de Mb/s, voire Gb/s. En pratique, cette promesse fléchit étrangement quand vous regardez une série sur Netflix, téléchargez un fichier lourd ou jouez en ligne. On appelle ça le throttling : une limitation volontaire de la bande passante.
Le plus souvent, cette limitation est ciblée. Certains types de trafic sont ralentis, comme la vidéo, le P2P ou les services de cloud gaming. D’autres fois, c’est l’heure de pointe qui déclenche le bridage. Les FAI parlent d’optimisation du réseau. En réalité, l’argument permet surtout aux opérateurs de limiter les investissements dans leur infrastructure tout en maintenant des performances globales jugées suffisantes pour la majorité des utilisateurs et utilisatrices – du moins sur le papier, c’est-à-dire d’un point de vue contractuel.
Quoi qu’il en soit, ce qu’il faut retenir, c’est que le throttling n’est pas juste un fantasme d’internaute mal dégrossi. Le bridage a déjà été pratiqué ouvertement en France. Entre 2008 et 2010, plusieurs FAI – dont Free, Orange, SFR et Numericable – avaient été identifiés comme limitant activement le trafic BitTorrent, jusqu’à 30 % du volume selon les mesures du M-Lab.
En 2017, Netflix était montée au créneau pour démontrer que le débit en streaming chez Free chutait régulièrement en soirée, bien en-deçà de ceux affichés par les opérateurs concurrents. Des cas souvent révélés a posteriori, qui prouvent que les télécoms savent parfaitement comment cibler certains flux… sans en informer leurs clients, évidemment. La transparence, un concept abstrait pour certains.
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