Des mails des renseignements belges “siphonnés” par des hackeurs chinois
À la une de son édition papier, ce mercredi 26 février, le journal Le Soir alerte : “Des hackers chinois ont volé des données à la Sûreté de l’État”, c’est-à-dire les renseignements civils belges. Si ce vol était déjà connu, on en sait désormais davantage sur son ampleur.
Le maillon faible est la société américaine Barracuda. En mai 2023, elle découvrait une faille dans son logiciel de sécurité : une brèche qui aurait permis à des hackeurs œuvrant pour les autorités chinoises, rapportait l’agence AP à l’époque, “d’accéder aux réseaux de centaines d’organismes publics et privés dans le monde entier, dont un tiers sont des agences gouvernementales”. Deux mois plus tard, les médias belges Knack et Datanews révélaient que, parmi les victimes de cette faille, figuraient les renseignements belges et la Belgian Pipeline Organisation, l’organisme militaire belge responsable des oléoducs.
Le Soir apporte aujourd’hui des précisions sur le larcin : les hackeurs “ont siphonné approximativement 10 % des courriels entrants et sortants de la Sûreté de l’État sur une période d’environ deux ans (entre 2021 et fin mai 2023)”. Le quotidien belge souligne :
“C’est tout simplement le plus grave incident de sécurité qu’a jamais connu la Sûreté de l’État.”
Audit interne
Comme il le précise, cependant, cette faille ne concerne pas le serveur interne des services secrets, “sur lequel s’échangent les informations classifiées entre les agents”, mais le serveur externe, qui ne sert qu’à échanger des courriels avec l’extérieur.
“Ces données n’en demeurent pas moins potentiellement sensibles : échanges avec les parquets, la police, le cabinet du ministre de la Justice, des administrations… Mais surtout, et c’est ce qui inquiète depuis des mois une partie du personnel de la Sûreté, des échanges entre les employés du service de renseignement et son service des ressources humaines.”
Si ces précisions arrivent aujourd’hui dans la presse, elles ont déjà fait l’objet d’un audit interne aux services secrets, ainsi que d’une plainte auprès de la justice.
L’enquête interne a permis d’identifier le volume de données siphonnées, rapporte encore Le Soir, mais “on ne sait pas précisément quelles données ont été volées. Et donc, quels courriels sont compromis.”
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