Pourquoi je fais de la cybersécurité l'une de mes priorités au ministère de l'Intérieur
Une partie du destin de la France se joue, aujourd’hui, dans l’espace numérique. C’est le cas pour notre économie et notre industrie. C’est le cas aussi pour notre sécurité collective. D’une manière générale, il s’agit-là d’un enjeu essentiel de souveraineté.
C’est la raison pour laquelle, depuis 2012, le Gouvernement s’est résolument engagé pour permettre à notre pays de relever les défis du numérique et entrer pleinement, avec confiance, dans le XXIe siècle. C’est là notamment tout le sens de la Loi du 7 octobre 2016 pour la République numérique, ou bien des récents arrêtés relatifs à la sécurité des systèmes d’information des opérateurs d’importance vitale (OIV).
Le ministère de l’Intérieur est bien sûr un acteur majeur de cette dynamique globale. Voilà pourquoi, en 2017 comme lors des années précédentes, il soutient le Forum International de la Cybersécurité (FIC), organisé à Lille par la gendarmerie nationale, la Région Hauts-de-France, les sociétés CEIS et EuraTechnologies. Au fil du temps, cette grande manifestation s’est en effet imposée comme un événement de référence pour l’ensemble des acteurs économiques, juridiques et techniques oeuvrant dans le domaine hautement stratégique de la cybersécurité.
La lutte contre les cybermenaces, de quelque nature qu’elles soient, constitue aujourd’hui une priorité absolue. Je pense aux différentes formes de criminalité organisée, aux escroqueries, à la pédopornographie, aux trafics variés qui empruntent les canaux d’Internet pour en tirer profit et se développer. Je pense au cyberespionnage et aux cyberattaques dont notre pays, nos institutions et nos entreprises peuvent faire l’objet. Je pense enfin, bien sûr, au terrorisme djihadiste dont chacun sait qu’il a fait du numérique l’un de ses champs de bataille et l’une de ses voies de recrutement.
Face à ces risques et à ces menaces, le Gouvernement n’a cessé, depuis 2012, de renforcer les moyens technologiques et juridiques dont il dispose, notamment dans le cadre du Plan de lutte antiterroriste de janvier 2015, des lois antiterroristes de décembre 2012, novembre 2014 et juin 2016, ainsi que de la grande loi sur le renseignement de juillet 2015. L’évolution rapide des technologies et la diversification des menaces nous commandent en effet de moderniser nos procédures pour mieux les adapter au caractère mondialisé de la cybercriminalité, tout en donnant aux enquêteurs de nouveaux moyens d’investigation dans le cyberespace.
Il nous faut désormais intensifier nos efforts. Le ministère de l’Intérieur a bien sûr un rôle central à jouer: non seulement il doit faire face aux menaces du présent, mais il a aussi le devoir d’anticiper celles de demain. C’est là tout le sens de la stratégie de prospective « Cap 2030 » initiée par le ministère et intégrant le numérique parmi ses priorités. Un deuxième plan de modernisation de la sécurité intérieure viendra ainsi renforcer le premier pour en amplifier les résultats. Il nous faut également approfondir encore davantage les partenariats que nous avons su nouer avec les grands opérateurs de l’Internet. La France a été pionnière en la matière, et elle doit le demeurer.
Plus que jamais, notre souveraineté et notre sécurité collective se défendent aussi dans le cyberespace. Dans cette perspective, le Forum international de la cybersécurité constitue un moment important de réflexion et d’imagination. Je suis ainsi convaincu que sa 9ème édition donnera lieu, comme chaque année, à des échanges riches et nourris, lesquels contribueront à nous aider à mieux protéger la France et les Français.
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